Copie de l'article paru le 16.12.2006
Hier,à la coopérative de Mai, 1500 spectateurs dans l'univers débridé de Stéphane l'iconoclaste
Séquence "rythmes et délire", hier soir, à la coopé pour communier avec l'esprit plus jazz que manouche de l'insaisissable Sansevérino.
Enfer et dérision. Chemise hawaïenne aux manchettes enflamméeset cornes embryonnaires: si Sanseverino ne tire plus le diable par la queue, il prend toujours plaisir à lui titiller la barbichette! Ce pied de nez aux démons, l'artiste en fait son fond de commerce. Hier soir, sous des lumières incandescentes, il semblait même péter le feu. A tel point, que son quatuor habituel, ne suffisant plus à traduire ses caprices, s'est vu étoffer d'un ensemble de 8 instruments à vent. Une sorte de big band qui l'accompagnera une grande partie de la soirée.
AH! Les femmes...
Peut-être aussi en raison d'un album tout frais- EXACTEMENT -, Stéphane Sanseverino a mis du charbon dans sa bagnole. Toujours est-il que, hier soir, il avait fière allure avec ses phares dans tous les coins. Ne parlons pas des roues dont les enjoliveurs brillaient, eux aussi, de mille feux. Le public l'a bien compris, puisqu'il aurait fallu pousser les murs pour mettre un spectateur supplémentaire dans une grande salle de La Coopérative de Mai. De ce qu'il pense des femmes, on retiendra la romance pathétique pour une Mathilde qui "détourne le regard et lui la laisse faire". Sans parler, moment exquis, de cette conne qui l'ennuie à force de répéter que "y a trop d'OGM dans la crème Mont-blanc et que les guerres, c'est une affaire d'argent". On préfèrera, entre rock et java, les tempos chaloupés de "comment séduire une femme mariée".
Sanseverino ne nous cache rien. Ni André et son k-way, ni cette trilogie qui tourne au calvaire, encore moins ces concours cyclistes qui ne lui ont rapporté que des douleurs. Pendant les cours de cathéchisme, ce clown devait faire des cocottes en papier en y écrivant ses premiers morceaux... diaboliques.
Guy Lemaitre