Samedi soir, j'avais rencard.
Un rencard qui s'loupe pas, ça faisait des mois que j'étais sur le coup.
J'allai pas rater ça, cette fois-là !
J'gare donc ma tire à 2 pas du lieu qu'on m'avait indiqué.
J'entre dans le bar....
il fait noir !
Toujours prête à dégainer! car ça devait être encore un coup du Dédé!
Mais tout va bien... Rita, la taulière s'ramène et m'dira plus tard que son mac Riton (parce qu'ils ne faisaient qu'1? pour faire simple) avait pas payé la facture,
y'avait donc, plus de jus !
Elle m'sert une mousse à la lueur d'une bougie, me dmande si j'vais le voir, ce soir.
Et comment j'vais LE voir !?
elle a des questions parfois la Rita! elle déconne...
J'enfile ma bibine et j'me tire rapido, pas envie d'être à la ramasse sur ce coup là.
Arrivée à la Merise, j'étais pas seule... Dommage, le tuyau avait été refilé a tire l'ariguot !
J'me noye dans la masse, il manquerait plus qu'on me retapisse, j'suis là incognito.
J'entends 2 mariolles qui crachent qu'y à quelques années, IL est déjà venu par ici, avec des Voleurs de Poules, qui ont mis le feu au plancher dans un satané barouf et que tout le beau monde était médusé.
M'étonne pas, il a du charme le julot, va falloir se méfier, voire à pas se laisser distraire par son légendaire bagout et ses mirettes bleues.
On me l'a fait pas à moi, j'en ai connu des frangins qui pour se payer leur becquetance, allaient clamer la romance.
Et puis d'un coup, plus de loupiotes, derrière Ganesh illuminé, il s'est amené.
Avec lui, y'avait sa bande. Une bande de joyeux drilles, tous bien endimanchés ; costards, cravattes, pompes reluisantes ! avec 2 nouveaux, le Gilou Jimenez pour le drum et le Didier Mouret pour le clavecin.
Dés qu'il prit le micro, j'savais qu'j'étais foutue ! j'allais morfler grave pendant 2 heures...
Ils ont envoyé sec, pas une minute pour me refaire une beauté ! m'ont coupé le souffle ! avec une nouveauté, à la guitare sèche une trouvaille comme il a l'secret, une 1ere partie de "Musulin" et puis il m'a tordu les zygomatiques avec son retour aux sources de Provence ou en entendait chanter les cigales...
j'en suis toute chavirée, j'ai à peine eu le temps de dégainer mon clic
, que c'était déjà bouclé, nettoyé, plié!
C'était pas possible, ça pouvait pas s'finir, j'en r'demandais encore et encore, mais l'patron s'était barré, lessivé dans son costard noir.
Bien malgré moi, je me décide enfin à décarer, mais j'pouvais pas rentrer comme ça ! fallait qu'j'en cause, que j'déballe, j'avais la parlote volubile.
Des moments comme ça, ça partage, faut pas faire l'égoiste, j'pouvais pas rester en carafe, j'arrive chez la Rita, c'était fermé, close up ! j'avais plus qu'à reprendre ma charette et à m'rentrer.
Et comme ma smala était en train roupionner, il me restait plus qu'un truc à faire, c'était de re-gamberger ma soirée...
en tout cas, LE gars, il m'avait mis une pèche d'enfer, la super patate
qui durera des mois...
(fotodufilage)