Plus de 50.000 postes en moins à la Défense, selon la RGPP
Un document du ministère de la Défense, que Le Point révèle, indique que les réductions d'effectifs porteraient sur 51.795 emplois militaires et civils, sur la période 2008-2015.
Les effectifs militaires baisseraient de 32.703 et les civils de la
Défense de 19.092. Les "externalisations", c'est-à-dire les transferts
vers le privé, porteraient sur 16.829 postes et seraient comptabilisés
dans les "réductions". 53 sites seraient fermés et 109 autres allegés.
Les forces et les soutiens seraient regroupés sur de grandes "Bases de
défense".
Ces chiffres, qui reprennent le scénario S 2-1, sont les
propositions du groupe de travail de la Revision générale des
politiques publiques, dirigé par le préfet François Lépine et le
contrôleur général des armées Dominique Conort. Ce document, daté du 7
mars, reste un document de travail. Sans doute affiné, il doit être
présenté au ministre de la Défense Hervé Morin, mardi 25 mars.
Ces chiffres suscitent la colère des militaires contre les "ayatollahs" de la RGPP. "Avec de telles réductions, nous ne pourrons plus remplir nos missions" affirme une source militaire. "C'est une proposition, mais il y en a d'autres comme celle de l'Etat-major des armées".
Les militaires demandent que les réductions soient moins importantes et
surtout plus étalées dans le temps. Les armées redoutent que ces coupes
claires se traduisent par un coup de frein au recrutement, ce qui
aurait pour conséquence de déséquilibrer la pyramide des âges des
forces. Or, un grenadier-voltigeur se doit d'être jeune...
L'intervention du ministre devant les chefs de corps, déjà reportée
une fois, est prévue pour le 8 avril. Au vu de l'inquiétude dans les
rangs, il a intérêt d'arriver avec du grain à moudre. Comme le dit un
officier, "ce n'est pas pour voir notre armée déclassée que l'on a voté pour Sarkozy".