Garry Kasparov fustige le comportement de Nicolas Sarkozy qui, lors des dernières élections russes, a "justifié l'injustifiable" en félicitant Vladimir Poutine "d'avoir si efficacement détruit les institutions démocratiques et emprisonné les opposants". "Envie-t-il le contrôle de la presse qu'exerce M. Poutine ?", demande-t-il.
Garry Kasparov, ancien champion d'échecs et ex-candidat de l'opposition dans la course à la présidence russe, compare Nicolas Sarkozy au président russe Vladimir Poutine.
Dans une tribune parue jeudi 17 janvier dans Le Monde (daté vendredi), le responsable de la coalition de L'Autre Russie dénonce : "soutenir le président russe comme le fait le président français équivaut à justifier l'injustifiable".
Garry Kasparov reproche le "show médiatique" de Nicolas Sarkozy et affirme "Nicolas Sarkozy aimerait nous faire croire que c'est par courage et pragmatisme, et non par lâcheté et esprit mercantile, qu'il s'est autorisé à se distinguer de ses collègues de l'Union européenne en s'empressant de féliciter Vladimir Poutine après que le parti au pouvoir au Kremlin, Russie unie, eut revendiqué la victoire aux élections législatives du 2 décembre 2007", fustige Garry Kasparov.
"Nicolas Sarkozy" a décroché son téléphone "pour féliciter" Vladimir Poutine "d'avoir si efficacement détruit les institutions démocratiques et emprisonné les opposants", ajoute Garry Kasparov alors que la Communauté européenne et le département d'Etat américain "ont sévèrement critiqué ces élections".
Garry Kasparov met en exergue "l'instabilité" et "les conflits" à l'intérieur de la Russie, et rappelle que Moscou a fourni des "missiles" à "une Syrie qui soutient le terrorisme", ainsi que des "matériaux nucléaires" à l'Iran.
"Le dégoût international qui s'est exprimé devant ces actes n'a pas empêché M. Sarkozy de justifier son attitude devant le monde entier. Au risque d'apparaître comme décidément dépourvu de moralité", écrit Garry Kasparov
"Envie-t-il le contrôle de la presse qu'exerce M. Poutine, la répression de l'opposition à laquelle il se livre ou la richesse énergétique qui le protège de toute critique intérieure ou internationale? Si c'est le cas, les démocrates français devraient encore plus redouter ses comportements que les démocrates russes", poursuit-il.