L'Italie maintient son intention de ficher les enfants roms
NOUVELOBS.COM | 01.07.2008 | 11:51
Malgré les critiques formulées par le Conseil de l'Europe, le ministre de l'Intérieur italien, membre de la Ligue du Nord, maintient son intention de ficher des enfants roms en relevant leurs empreintes digitales.
En dépit des critiques, le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a réitéré mardi 1er juillet dans un entretien au quotidien Il Messagero, son intention de relever les empreintes digitales des enfants de nomades, le justifiant par le souci de les soustraire à l'exploitation.
L'hebdomadaire chrétien à grand tirage Famiglia Cristiana a jugé lundi ce projet, qui inquiète le Conseil de l'Europe, d'"indécent" et "raciste".
"Si on avait le souci de combattre la plaie de l'utilisation des enfants roms à des fins de délinquance, on s'informerait d'abord et on chercherait à comprendre ce que fait le gouvernement, et on lui donnerait un coup de main pour résoudre le problème", a déclaré Roberto Maroni à Il Messagero.
Membre du parti populiste de la Ligue du Nord, le ministre avait expliqué jeudi vouloir effectuer "un véritable recensement" dans les camps nomades "pour pouvoir garantir à ceux qui ont le droit de rester dans le pays, de pouvoir vivre dans des conditions décentes. Et de renvoyer chez eux ceux qui n'ont pas le droit de rester en Italie".
"Analogies historiques"
Mardi, il a réaffirmé sa volonté de relever les empreintes de tous les occupants des camps "sans limite d'âge", en assurant que l'opération se ferait sous la responsabilité des préfets et "avec la coopération de la Croix Rouge".
Roberto Maroni, qui a rencontré lundi à Paris son homologue française Michèle Alliot Marie, a estimé que la France "est en avance" sur l'Italie face à "la question rom".
"Ils ont déjà un département pour la criminalité nomade. Ils sont en avance sur nous", a-t-il estimé.
Le secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis s'est inquiété vendredi du projet italien. Cette proposition "suscite des analogies historiques si manifestes qu'il est inutile de les préciser", s'est-il indigné dans un communiqué.
Famiglia Cristiana a dénoncé le "silence assourdissant" qui a accueilli en Italie "la proposition indécente" du ministre de l'Intérieur.
"Nous aurions donné crédit au ministre s'il avait en même temps dit quels moyens il prévoyait pour envoyer les enfants roms à l'école et les soustraire aux lieux qu'ils partagent avec les rats", a ajouté la revue.
