Total présente ses excuses après le déversement de 400 tonnes de fioul en Loire-Atlantique
LEMONDE.FR avec AFP, Reuters et AP | 18.03.08 | 10h17 • Mis à jour le 18.03.08 | 11h00
Deux jours après que
400 tonnes de fioul se sont répandues au sol et dans la Loire autour de
la raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique, le groupe pétrolier Total
a présenté, lundi 17 mars, "ses excuses sincères auprès des riverains et des collectivités touchées par ce déversement accidentel" provoqué par une fuite dans la tuyauterie qui permet de charger le fioul dans les soutes du navire.
Le pétrolier assure avoir mobilisé près de 200 personnes, en
plus des équipes constituées par les pouvoirs publics, dans les
différentes opérations de nettoyage. La zone concernée s'étend entre
Donges, Corsept, Saint-Brévin et Saint-Nazaire sur l'estuaire de la
Loire. Paimbœuf, une commune située en face de la raffinerie Total, a
été particulièrement touchée par la pollution. Dans un communiqué,
Total assure également qu'il prendra "en charge les coûts de nettoyage liés à cette pollution",
sans que ceux-ci puissent être calculés. Des traces d'huile ont été
retrouvées dans des plages de la région et à environ 20 kilomètres au
large de la côte.Selon Burkhard Reuss, porte-parole de la compagnie,
les raisons de l'incident ne sont pas encore élucidées. Reste notamment
à savoir combien de temps les pompes ont continué à fonctionner après
que l'incident a été signalé. Les opérations de nettoyage doivent
continuer mardi, mais il est "impossible" de prévoir leur durée, a précisé M. Reuss.
"DU FIOUL LOURD TOXIQUE"La
fuite a été signalée lundi par la préfecture de Loire-Atlantique et la
raffinerie Total de Donges. Le liquide, du fioul soute, s'est répandu
sur les berges autour de la raffinerie et dans la Loire. "C'est du fioul lourd toxique qui ne doit
être manipulé qu'avec les plus grandes précautions", a immédiatement averti la préfecture, qui a demandé aux communes touchées d'"empêcher l'accès du public aux zones touchées afin d'éviter toute manipulation et tout ramassage".
Des barrages flottants et des moyens de pompage ont été mis en place
dès dimanche soir, précise la préfecture. Selon son calcul, 300 des 400
tonnes de fioul se sont déversées sur les berges et les 100 restantes
sont tombées dans la Loire.
Jean-Louis Borloo, ministre de l'écologie, s'est rendu à
Paimbœuf, lundi, pour constater l'étendue des dégâts. Il a qualifié la
pollution de "grave" car l'estuaire est une zone Natura 2000 "fragile et importante".
La côte a été souillée sur "une vingtaine de kilomètres", selon le ministre, mais "ce n'est pas une grosse marée noire", a-t-il relativisé. "Cet estuaire est fragile, indispensable et magnifique. On en tirera des leçons pour l'avenir, y compris sur des activités portuaires éventuelles", a néanmoins prévenu le ministre, faisant allusion au projet d'agrandissement du port de Donges.